Pierre Vaultier, passeur d’expérience
Double champion olympique de snowboardcross et membre du Team ESF, Pierre Vaultier se souvient comme si c'était hier de sa première médaille d'or.
Il y a des journées qu'on n'oublie pas. Le 18 février 2014 est de celles-là pour Pierre Vaultier.
Après deux échecs lors des éditions précédentes, il triomphe enfin lors d'une finale olympique à l'âge de 26 ans. « Cette saison-là, je l'ai débutée en forme olympique, justement, mais je me suis fait une rupture partielle des ligaments croisés du genou deux mois avant les JO », se souvient-il. Il voit alors son rêve olympique s'envoler. A moins que... « Mon chirurgien émet la possibilité d'aller quand même aux Jeux avec toutes les précautions nécessaires. Ça a été un challenge monstrueux pour moi et je suis allé aux JO sans aucune attente, la fleur au fusil. » Il redouble alors d'efforts pour compenser sa blessure et se présenter au départ de la compétition disputée en Russie. « J'ai fait les entraînements, j'ai fait la course, j'ai cassé la course et c'était juste incroyable et improbable de se retrouver dans une situation aussi inextricable et d'en sortir avec une médaille d'or inattendue et presque impossible. »
Un moniteur ESF a tout changé dans son parcours
Là où d'autres auraient sans doute renoncé à l'annonce du diagnostic et des efforts à consentir pour relever un tel défi, lui s'est engagé à fond dans le projet. « Ce genre de challenge s'est souvent présenté à moi, avec des blessures dont il faut se relever et ce sentiment que rien n'est impossible. Et ça, ça m'a été inculqué par quelques coachs que j'ai croisé. »
Parmi eux, Christophe Vial, moniteur à l'ESF de Puy-Saint-Vincent 1600 et entraîneur du Club Écrins Snowboard, qui persuade Pierre, alors qu'il n'a que 11 ans, de rejoindre la structure. « On m'avait déjà transmis la passion de la glisse, mais Christophe m'a appris la persévérance, l'importance de l'entraînement, de la régularité, de la ténacité. C'est avec lui que j'ai fait mes gammes pour aller vers le snowboard de haut-niveau. Sans les années passées à ses côtés, je n'aurais sans doute pas pu réaliser tout ce que j'ai pu faire pendant ma carrière. » Un état d'esprit qui l'a aidé à surmonter de nombreux obstacles.
« Quand on dit que c'est impossible, c'est presque là que c'est le plus drôle d'y aller, parce que la réussite est d'autant plus savoureuse. »
Une passion à transmettre
Red Bull
Aujourd'hui, s'il est retraité des compétitions internationales, Pierre Vaultier n'a pas clôturé sa trajectoire de rider. Il a, par exemple, tourné dans plusieurs vidéos impressionnantes avec son sponsor Red Bull et s’implique dans la vie de sa station en shapant par exemple les modules du Red Bull Dual Shapes.
Tree2forest
Particulièrement engagé dans ce qu’il entreprend, Pierre a décidé de s’investir et d’agir pour le développement durable. Il a ainsi créé Tree2Forest avec Florent Astier (international en SkiCross et amoureux de Serre Chevalier). L’association restaure des forêts aux côtés de l’ONF et des classes de primaires, consolidant la conviction de l’athlète que « mener sens et performance est à la fois possible et souhaitable ».
« La transmission, c’est quelque chose que je me surprends à aimer. Déjà parce que le snowboard n’est pas un grand sport, donc je me dis que c’est légitime de transmettre ce que je sais à des pratiquants qui en ont besoin. Sur le Dual Shapes, j’ai pris du plaisir à donner des conseils aux participants sur le plan technique et j’ai ressenti une utilité dans le rôle. »
Moniteur esf
Désormais moniteur à l’ESF de Serre Chevalier Chantemerle, c’est donc à son tour de donner à la génération suivante les meilleurs conseils.
Avant de se tourner vers la compétition ?
« Je pourrais me positionner pour être coach dans un club ou même en équipe de France. Ça m’a été proposé mais j’ai toujours refusé parce que je n’ai pas fini de rider, mais ce n’est pas quelque chose qui est hors-champ pour moi. »
Avant de se tourner vers la compétition ?
« Je pourrais me positionner pour être coach dans un club ou même en équipe de France. Ça m’a été proposé mais j’ai toujours refusé parce que je n’ai pas fini de rider, mais ce n’est pas quelque chose qui est hors-champ pour moi. »